Si la mise d’une prothèse est l’étape finale dans la prise en charge d’un patient atteint de l’arthrose de la hanche, du genou, de l’épaule ou de la cheville, la décision d’intervention est dépendante des résultats du bilan préopératoire du patient.
En dehors d’un véritable bilan de santé, la préparation est physique, psychologique et matérielle :
Bilan de santé
Il est initié par l’équipe médicale (chirurgien, anesthésiste). Cette préparation, véritable “parcours fléché” du futur opéré, est essentielle et conditionne les résultats de l’opération. L’ensemble de la préparation va durer plusieurs jours.
Tous les examens demandés par le chirurgien et l’anesthésiste avant l’intervention permettent d’éviter de découvrir au dernier moment, ou de voir apparaître dans les suites opératoires, une affection jusque-là méconnue.
Tout doit être passé en revue : le cœur, les vaisseaux, les poumons, le sang (il faut vérifier l’absence d’anémie, de trouble de la coagulation, etc.), le bon fonctionnement du rein, du foie, l’absence de maladies évolutives ou transmissibles… Éventuellement, le concours de certains spécialistes sera nécessaire.
Enfin, il est nécessaire de dépister un éventuel foyer infectieux à traiter avant l’intervention. Il faut parfois maigrir car un surpoids complique l’intervention (davantage de risque infectieux, de phlébites, de saignement, etc.), majore les difficultés pour trouver les repères anatomiques afin de bien positionner la prothèse et gêne pour faire la rééducation après l’intervention (sans parler du risque d’usure précoce de la prothèse).
Préparation psychologique
Il faut vous sentir “prêt”. Il est préférable de choisir une période de vie “calme” sans trop de soucis, par ailleurs. Il faut également avoir réfléchi, notamment en termes de qualité de vie, afin de mieux savoir ce que la prothèse peut apporter mais également ce qu’il est vain d’attendre.
Préparation physique
Pour la prothèse de hanche, genou, cheville, l’idéal est de faire travailler les muscles des bras pour bien utiliser le perroquet (petit triangle, suspendu au-dessus du lit pour se redresser) les premiers jours.
Il est également préférable de se familiariser avec les cannes anglaises avant l’opération pour limiter l’appréhension. Entrainez-vous à marcher avec vos cannes anglaises.
“Arrêter de fumer avant de se faire opérer” réduit les risques de complications.
Un rapport d’experts rendu public par l’Office français de prévention du tabagisme, “s’abstenir quelques semaines avant une opération chirurgicale et entre 3 semaines et 3 mois après, selon les cas, fait disparaître le surrisque”.
Les fumeurs opérés encourent trois fois plus de complications du site opératoire, deux fois plus de passage en réanimation, un allongement du temps de séjour, une multiplication par huit du risque d’absence de consolidation osseuse.
Préparation matérielle
Il est nécessaire d’organiser votre hospitalisation, votre absence de la maison, votre retour à la maison ou votre séjour en centre spécialisé… . Nous vous conseillons de vous procurer certains ustensiles très utiles pour le retour à domicile (par exemple : pince de préhension, rehausseur de W.-C., tapis antidérapants placés dans plusieurs endroits pour éviter de glisser, etc.).