Le syndrome des loges est une souffrance musculaire, vasculaire et neurologique due à une élévation anormale de la pression dans un ou dans plusieurs compartiments (loges) musculaires de la jambe.
Un peu d’anatomie …
Les loges musculaires de la jambe se divisent en quatre compartiments principaux (antérieur, latéral, postérieur superficiel et postérieur profond), chacun contenant des groupes de muscles, de nerfs et de vaisseaux sanguins.
Ces loges sont entourées par des fascias qui les séparent et les maintiennent en place. Une compréhension de ces compartiments est cruciale, notamment pour le diagnostic et le traitement du syndrome des loges.
On distingue deux types de syndrome des loges
Le syndrome des loges chronique : Il touche essentiellement le sportif confirmé et se caractérise par l’apparition lors de l’effort d’une douleur à type de crampe associée à une diminution de la force musculaire, symptomatologie disparaissant assez rapidement (moins de 30 minutes) après l’arrêt de l’activité.
Un syndrome des loges lié à un effort physique est une complication peu connue des urgentistes et des anesthésistes réanimateurs.
Le diagnostic est clinique et est confirmé par la mesure des pressions intramusculaires dont la caractéristique est un retour lent à la valeur de base. Le traitement est le même que dans les syndromes des loges aigus, l’urgence en moins.
L’atteinte est bilatérale dans 50 à 80 % des cas. les deux sexes peuvent être touchés.
Le syndrome des loges aiguë : C’est une urgence chirurgicale. Il est lié à une augmentation brutale de la pression dans la loge musculaire. Il peut faire suite à un traumatisme ou à une compression lors d’une immobilisation plâtrée. L’élément qui crée la compression doit être retiré le plus rapidement possible.
Comment traiter un syndrome des loges ?
Il est basé sur le principe de la décompression musculaire, qui vise à réduire l’élévation pathologique des pressions intratissulaires.
Syndrome aigu
Il faut privilégier l’aponévrotomie ouverte qui est réalisée sous contrôle direct de la vue, et qui consiste en une incision longitudinale étendue de la peau en regard du compartiment atteint ; elle s’oppose à l’aponévrotomie à l’aveugle ou sous-cutanée, pratiquée à travers des incisions cutanées limitées, et qui est rarement indiquée ici. Une grande variété de procédés d’aponévrotomie a été proposée, mais aucune méthode n’est adaptée à toutes les situations où elle s’impose.
Syndrome chronique
Quelle que soit la localisation du syndrome des loges, le traitement chirurgical est le seul moyen qui se soit avéré efficace.
L’aponévrotomie sous-cutanée demeure la méthode le plus couramment pratiquée. Ses nombreuses variantes visent à limiter l’étendue de l’incision cutanée, tout en permettant une aponévrotomie aussi complète que possible. L’aponévrectomie consiste en une excision de l’aponévrose de 6 à 8 cm de long sur 2 à 3 cm de large, qui est complétée par une aponévrotomie sous-cutanée étendue. Si cette technique peut être réalisée en première intention,20 elle est habituellement utilisée en cas d’échec de l’aponévrotomie ou de récidive.
Ils sont excellents : le taux de guérison ou d’amélioration significative atteint généralement 85 à 90 %. La mobilisation postopératoire précoce est capitale, et la reprise de la marche et des activités physiques doit être rapide. Les complications postopératoires sont quasi inexistantes sinon minimes, et les récidives demeurent rares.