AccueilHanche et GenouOstéonécrose de la tête fémorale

Ostéonécrose de la tête fémorale

Ostéonécrose de la hanche appelée également ostéonécrose de la tête fémorale est une mortification de l’os de la tête fémorale due à l’interruption de la circulation sanguine (ischémie) entraîne une douleur, un affaissement et une destruction de l’os ainsi qu’une perte de fonction de la hanche.

La nécrose de la tête fémorale touche deux fois plus d’hommes que de femmes. Les atteintes bilatérales sont fréquentes (40 % des cas environ). La nécrose de la tête fémorale se déclare volontiers entre 30 et 45 ans.

Pourquoi la tête fémorale se nécrose ?

Une nécrose se définit par la mort cellulaire prématurée non programmée (pathologique) et donc une mortification des tissus. La survenue de la nécrose de la tête fémorale peut être due à plusieurs causes. Dans la majorité des cas, elle est primitive donc sans cause décelable mais elle peut également être secondaire :

Après un traumatisme : elle peut être une complication d’une fracture du col fémoral, une luxation de hanche et des contusions directes avec fractures du cotyle dans les mois suivants l’accident. Elles entraînent une interruption de la vascularisation de la tête fémorale.

Non traumatique :

– La prise prolongée de corticoïdes sont responsables d’une augmentation du risque de nécrose.

– L’intoxication éthylique peut être reconnue comme un facteur de la survenue de nécrose.

– La drépanocytose qui entraîne une diminution de la déformabilité des globules rouges aboutissant à l’obstruction de vaisseaux sanguins.

– Un grand nombre d’autres étiologies sont répertoriées : maladie des caissons hyperbares et plongée sous-marine, maladie de gaucher, radiothérapie, chimiothérapie, lupus, maladie de collagène, hémopathies.

Quels sont les symptômes d’une nécrose fémorale ?

Les symptômes de la nécrose de la tête fémorale sont multiples : cela peut aller de l’absence totale de signes (la nécrose est alors découverte par hasard lors d’un bilan radiologique), jusqu’à des douleurs intenses au niveau de la hanche entraînant un handicape.

Dans deux tiers des cas, la nécrose de la tête fémorale se manifeste par des douleurs au niveau de l’aine ou de la fesse, d’abord insidieuses, modérées et qui réveillent le malade pendant la nuit.

Douleur de la hanche
Une douleur de la hanche progressive qui devient invalidante.

Elles deviennent ensuite progressivement plus intenses pour se manifester lors de la marche (boiterie), lors des mouvements de flexion et lors des rotations de la hanche.

Un début brutal est possible (un tiers des cas) : il traduit l’enfoncement (effondrement) soudain de la tête fémorale. La douleur apparaît comme un coup de poignard dans l’aine, à la marche, à l’effort ou lors d’un changement de position.

Comment se fait le diagnostic d’une nécrose fémorale ?

Les radiographies sont « en retard » sur la symptomatologie clinique. Une radiographie normale n’est donc pas forcément significative.

nécrose de la tête fémorale

Les radiographies sont inutiles au stade précoce de la maladie car elles ne montrent jamais de nécrose, d’où l’intérêt de l’IRM qui permet un diagnostic très précoce.

Prise en charge d’une ostéonécrose de la tête fémorale

Le traitement médical ne traite pas la nécrose mais améliore les symptômes, comprenant chaleur locale, froid, analgésiques banaux et agents anti-inflammatoires non stéroïdiens, améliorera les symptômes dans de nombreux cas. Repos de la hanche atteinte pendant quelques semaines sans supprimer la marche sur le coté controlatéral.

La kinésithérapie, incluant des étirements doux, des exercices de mobilité et les modalités de chaleur profonde, peut être bénéfique chez des patients sélectionnés.

Les injections d’anesthésiques locaux et de corticoïdes peuvent apporter un soulagement des symptômes si le traitement médical échoue ou si la douleur limite les activités de la vie quotidienne.

Traitement chirurgical

La chirurgie peut être finalement indiquée pour une douleur persistante et un handicap fonctionnel progressif. De nombreux traitements ont été proposés. Nous retiendrons :

1. Forage osseux simple

forage osseux La technique initiale décrite en France par FICAT et ARLET consiste en un forage d’une carotte cylindrique grâce à une tréphine pénétrant dans le col et la tête fémorale par voie externe sous trochantérienne et allant jusqu’au centre de la nécrose en zone sous chondrale.

Les suites opératoires sont simples, l’hospitalisation est courte, la rééducation inutile, la marche avec cannes pendant un mois.

2. Forage osseux + autogreffe spongieuse

L’apport d’os spongieux prélevé sur le patient associé au forage permet d’avoir un support à la réhabitation osseuse et de l’induire car l’os autologue contient des cellules souches productrices de facteurs de croissance et des substances ostéo-inductrices.

3. Forage osseux + autogreffe de moelle osseuse rouge

Lorsque la trame osseuse est intacte dans les stades de début, elle garde sa résistance mécanique alors que le nombre de cellules présentes dans l’extrémité supérieure du fémur est faible.

La transplantation de moelle osseuse rouge doit donc apporter des précurseurs ostéogéniques permettant ainsi d’améliorer la réhabitation de l’ostéonécrose.

La moelle osseuse est prélevée dans les crêtes iliaques antérieures. La réinjection de cette moelle osseuse dans se fait après concentration par centrifugeuse. L’injection dans la zone de nécrose est se fait sous contrôle de l’amplificateur de brillance de face et de profil comme dans un forage classique.

La réalisation nécessite du matériel et du personnel nécessaire pour la centrifugation dans un temps limité et sans rupture de la chaîne stérile. Les risques infectieux sont faibles et les suites opératoires sont les mêmes que pour un forage simple.

4. Ostéotomies

Elles ont toutes pour but de soustraire la zone de nécrose à la zone d’appui contre le cotyle. Cette intervention s’adresse aux nécroses d’un volume ne dépassant pas le tiers du diamètre de la tête et de préférence avant rupture de la sphéricité de la tête.

Outre leur difficulté technique, elles nécessitent des gestes complémentaires telle une trochantérotomie. Le risque de non consolidation et de pseudarthrose n’est pas négligeable, et elles ont toutes pour inconvénients de modifier la forme de l’extrémité supérieure du fémur avec un effet d’accourcissement ou d’allongement entraînant des difficultés plus ou moins importantes en fonction du type d’ostéotomie pour la réalisation secondaire d’ une Prothèse.

ostéotomie fémorale

Cette intervention s’adresse surtout aux malades qui ont une nécrose bien localisée d’étendue relativement faible, positionnée plutôt en avant.

La consolidation est d’environ 4 mois et la rééducation de 6 à 9 mois. Il existe un fort taux d’échec.

5. Prothèse totale de la hanche

Au stade d’arthrose, seule une arthroplastie de la hanche est envisageable.

Prothèse totale de la hanche

La prothèse totale de hanche reste l’intervention la plus fiable et la plus facilement réalisable par tous les chirurgiens orthopédistes. Lorsqu’il existe une nécrose de grand volume ou une arthrose de la hanche associée, ou si la sphéricité de la tête n’est pas conservée, l’indication est celle d’une PTH.

Dr. Khaled BENOKBA
Dr. Khaled BENOKBA
Chirurgien en orthopédie et en traumatologie, un passionné du web. Fondateur du domaine ORTHODZ.com en ligne depuis 2014. Chirurgie prothétique de la hanche et du genou. Chirurgie prothétique de l'épaule. Chirurgie arthroscopique du genou.
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17 Commentaires

  1. Bonsoir KHALED moi Farid boulaktout de la wilaya de Skikda je présente une ostéonécrose aseptique des deux têtes fémorales depuis septembre 2014 à ce jour au cause des corticothérapie pendant le traitement sur une inflammation du cervelet (résulta biopsie glios réactionnel) est ce que il faut faire une prothèse totale des hanche où bien il y’a un traitement et merci

    • Bonjour, c’est en fonction de votre age et du stade de l’ostéonécrose. Pour un patient moins de 40 ans avec une hanche sans arthrose, on peut tenter un forage biopsique, une greffe de moelle, …

  2. Bonsoir j ai 48 ans et on m a decelé une osteonecrose de la tete du femur, la tete serait abomee a 50%.
    D apres vous quel est le traitement le plus indiqué.
    Je n ai aucun des facteurs de risques indiques, mais je suis en obesite mirbide, je ne comprends pas pourquoi j ai ça sans arthrose et sans disparition de l espace entre le femur et la hanche

  3. Bonsoir Dr , je doit etre opérer d’une Prothèse Total de la Hanche sur mesure, mon opération est impossible en Algérie , j’ai envoyer mon dossiers en France pour un devis, j’ai pas eu encore de réponse, mon cas est assez compliquer, on doit me faire une Biopsie, et j’ai aussi d’autres complications a la hanche , svp je voudrais passer en consultation chez vous , là je suis perdue , mon état s’aggrave , et l’attente me pèsent , je ne fait que prendre des médicament, et là j’en double des doses vue les souffrances augmentent de jours en jours, j’ai commencer a marcher avec une béquille , maintenant j’en utilisent les deux, et les douleurs me tuent , Merci a vous de vouloir me répondre, Salutations

  4. Bonsoir Dr, je suis médecin généraliste public. Merci de bien vouloir me répondre afin d’orienter mon malade agé de 35 ans qui souffrait depuis 2014 de douleurs au niveau du genou droit. En avril 2015, Il a bénéficié d’un IRM du genou droit révélant une petite fracture épiphysaire de contrainte sous chondrale et oedème du condyle fémoral interne + un petit kyste poplité. L’examen clinique actuel révèle des douleurs occasionnelles sans retentissements avec un IMC modéré de 25,95kg/m2. Quel conseils peut-il avoir ? Peut-il bénéficier d’une évaluation traumatologique ? Et laquelle ? Mes remerciements.

  5. Bonsoir Dr, j’ai 31 ans aujourd’hui et je souffre de nécrose de tête de fémur ça fait 5 ans aujourd’hui. Au début en 2013, ce n’était que le fémur droit qui était touché mais en ce jour le côté gauche est également touché après examen de radiographie. A présent, les douleurs sont atroces, je marche à peine et les médecins disent qu’il faut une pose des prothèses total des hanches. Seulement, j’ai très peur d’effectuer cette intervention chirurgicale ici dans mon pays le Cameroun. Que dois-je faire pour me faire consulter par vous et être suivi ? Merci de me répondre.

  6. Bonsoir Docteur,

    Je suis atteinte d’une ostéonécrose de la tête fémorale (Hanche droite) à cause d’une corticothérapie pour le traitement d’un lupus (LED) et le syndrome de sjogren seulement vue mon age 31 ans, les médecins m’on dit que je ne pouvais pas faire de prothèse et qu’ils laissent cela pour les personnes plus âgées. je souhaite savoir si l’alternative du forage existe en Algérie.

    • Bonsoir, l’age n’est pas un critère. L’indication se pose quand la hanche devient douloureuse même sous traitement et le périmètre de marche trop réduit. On peut mettre une prothèse même à l’age de 20 ans s’il y a l’indication.

  7. Bonjour je me fais opérer demain forage de la hanche droite . Je voudrais Savoir combien de temps dure la rééducation et surtout combien de temps sans poser le pied par terre. Merci

  8. Bonjour, une personne a une ulcère de jambe et drepanocytose peut faire d’un tel opération ?
    Parce que je connais quelqu’un qui ne pouvait pas effectuer l’opération et ils lui ont dit
    d’attendre que la plaie de la jambe soit guérie

  9. Bonjour Docteur! Je fais l’IRM et on m’a diagnostiqué de osteonecrose des têtes fémorales (FICAT 2 pour la droite et FICAT 3 pour la gauche). Je ne sens pas trop pour le droit tandis du côté gauche, je ressens. J’ai mal à la tête, toujours avec les médicaments. Qu’est-ce que vous me suggère, je suis trop stressée à cause de cette maladie. Je vous signale que je souffrais de la scoliose depuis 2020 , on m’a fait des infiltrations à mieux.

    • Le traitement dépend du stade de l’arthrose, de l’âge, et de la cause. La rééducation fonctionnelle est fortement indiquée, ainsi que l’hygiène de vie. Si après un traitement médical bien conduit, la douleur persiste ou s’aggrave, il est probablement nécessaire de passer à la chirurgie.

    • Il faut chercher d’abord la cause, il y a des examens complémentaires à réaliser. Il faut absolument un suivi chez un rhumatologue ou un chirurgien orthopédiste pédiatrique.

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